Paroles d'experts - POINT DE VUE « ORGANISMES CERTIFICATEURS »

« La certification est un double engagement  »

 

Maxime Roger, Directeur Délégué CSTB – Isolation et Revêtement

  • En quoi consiste la certification ?

    C’est un double engagement : du fabricant qui s’engage à respecter un cahier des charges en terme de fabrication et de contrôle de cette fabrication et de l’organisme certificateur qui s’engage à vérifier le cahier des charges et la performance du produit.

     

    Pourquoi les industriels souhaitent faire certifier leurs produits ?

    Un produit non certifié fait l’objet d’une pénalisation de 15 % par rapport à la valeur déclarée. C’est un gage de qualité qui permet à l’utilisateur final d’avoir accès à toutes les aides financières liées à l’amélioration des performances énergétiques des logements.

     

    Quels types de tests sont réalisés ?

    Nous réalisons des essais mécaniques, des essais de réaction au feu, de comportement hydrique et hydro-thermique pour lesquels les panneaux sont soumis à l’eau et à des variations de température et d’humidité.

     

    Quels types de tests sont réalisés ?

    La maîtrise de la performance thermique va se mesurer de plus en plus à l’échelle de l’ouvrage. L’idée est de qualifier non seulement les produits mais également leur mise en œuvre.

     

     

    TÉMOIGNAGE

     

    « Avec le certificat ACERMI, nous sommes dans la réalité des faits »

     

    « Les certifications ACERMI précisent ou complètent les dispositions générales des normes européennes. Elles permettent de décrire précisément les choses et de lever les ambiguïtés par des essais terrains. Nous sommes dans la réalité des faits. Les critères sont fixés au niveau d’un comité de certification en concertation avec les différentes parties intéressées : fabricants, maîtrise d’œuvre, maîtrise d’ouvrage… Quand tout le monde est d’accord, le référentiel est rendu public et on certifie les produits sur cette base-là ». 

    Pascal Prudhon, Chef du Pôle Certification Plurisectorielle Direction Certification et Formation du LNE (Laboratoire national de métrologie et d’essais).

     

     

  • POINT DE VUE « FORMATIONS »

    « Des entreprises qualifiées pour des produits certifiés »

     

    Jean-Paul Delamare, Responsable Centre de Formation Knauf

     

    Comment améliorer encore les performances thermiques des bâtiments ?

    En optimisant la mise en œuvre des produits. Des formations dispensées au titre de la certification RGE sont un bon début même si elles restent assez généralistes et théoriques. Mais déjà, d’autres se mettent en place, plus opérationnelles et centrées sur le geste. C’est le cas des plateformes Praxibat développées par l’ADEME. Elles permettent d’apprendre à mieux poser les produits et d’améliorer ainsi les performances.

     

    Est-ce qu’une certification des entreprises du bâtiment est possible ?

    À terme, l’objectif serait d’avoir effectivement des qualifications, pourquoi pas des certifications, qui garantissent la qualité des entreprises du bâtiment. Des entreprises qualifiées pour des produits certifiés ! Le client final profitera ainsi des meilleures performances, les industriels verront leurs produits utilisés au maximum de leurs performances et les entreprises du bâtiment pourront se servir de cette certification comme d’un avantage concurrentiel.

     

     

    TEMOIGNAGE

    « La certification des formations est aussi un gage de qualité »

    « Dans le bâtiment, la réglementation comme les produits évoluent très vite. Il faut donc que les process évoluent aussi sur le terrain. Pour aider les utilisateurs de nos produits - des entreprises du bâtiment à l’architecte en passant par les bureaux d’études et de négoce – nous avons développé une offre de formations pratiques. Certifiées par Certibat, elles leurs permettent en plus d’obtenir une certification métier auprès de Qualibat. »

    Sébastien Garcia, Directeur Formation Saint-Gobain France.

     

  • POINT DE VUE « TRANSFORMATEURS »

    «Il faut environ 6 à 9 mois pour obtenir le certificat»

    Sébastien Labrosse, Responsable Etudes Techniques isolation Siniat

     

    Quelles sont les grandes étapes du processus de certification ?

    On réalise d’abord des essais en interne pour valider les performances qu’on souhaite obtenir et définir les réglages optimums. Ensuite, l’organisme certificateur fait des prélèvements, on lui remet les registres de contrôle, tous les dossiers techniques puis il réalise toute une batterie de tests.

     

    Comment garantissez-vous la qualité de vos produits dans le temps ?

    Des contrôles réguliers sont réalisés aussi bien en interne, par notre laboratoire, qu’en externe, par l’organisme certificateur. Deux fois par an, l’ACERMI vient sur site pour vérifier la continuité des performances. En cas d’anomalie, il y a une contre épreuve, c’est à dire un prélèvement supplémentaire pour vérifier que tout est rentré dans l’ordre.

     

    Est-ce indispensable de faire certifier vos produits ?

    C’est une démarche volontaire mais presque incontournable aujourd’hui pour un industriel. Parce que la certification va non seulement garantir la qualité de nos produits mais également permettre à nos clients de bénéficier de certaines aides de l’Etat.

     

  • POINT DE VUE « TERRAIN »

    « La certification, c’est aussi une assurance de qualité »

    David Morales, Président de la CAPEB UNA Métiers Techniques Plâtre Isolation.

     

    Pourquoi utiliser de préférence des produits certifiés ?

    Pour bien faire, il faut être sûr des produits que l’on pose. Deux solutions, soit je vérifie moi-même la qualité des produits, mais je ne suis pas qualifié pour le faire, soit je fais confiance à ceux qui ont fait les tests. La certification, c’est aussi une assurance de qualité.

     

    Comment garantir une bonne mise en œuvre des produits ?

    Il y a les règles inscrites dans le DTU (Document Technique Unifié) et les avis techniques qu’il faut suivre. Quand un produit nécessite une mise en œuvre particulière, on a toujours un industriel qui vient sur le chantier pour nous accompagner.

     

    Est-ce que les entreprises peuvent-être certifiées ?

    De plus en plus d’entreprises de rénovation suivent des formations pour être reconnues RGE (voir encadré). Et elles ont tout intérêt à le faire. C’est un bon moyen pour elles de mettre en valeur leur niveau de compétence et de permettre à leurs clients particuliers de bénéficier des aides de l’État.

     

    Est-ce que cela ne complique pas trop leur activité ?

    C’est plus de contraintes pour tous les professionnels du bâtiment, mais en même temps, c’est utile si on veut que la qualité soit au rendez-vous. Il ne suffit pas que le produit soit bon, il faut aussi que la mise en œuvre soit à la hauteur. Chacun a son rôle à jouer, chacun a sa responsabilité.

     

     

    ZOOM SUR...

    La certification RGE « Reconnu Garant de l’Environnement »

     

    La mention RGE est aujourd’hui la seule reconnaissance accordée par les pouvoirs publics à des professionnels du secteur du bâtiment engagés dans une démarche qualité. Maçons, plaquistes, couvreurs, plâtriers… C’est un repère essentiel pour identifier les acteurs compétents pour des travaux de rénovation énergétique et porteurs des aides de l’Etat.